Gush Katif

Le musée du Gush Katif à Jérusalem

On se souvient tous de l’évacuation du Gush Katif en août 2005. On se rappelle des images vues à la télévision de la confrontation des habitants et des soldats, des pleurs de chaque côté. Personnellement cet été là j’étais en vacances en Australie, et je me souviens des rubans oranges de soutien accrochés un peu partout dans le quartier juif, jusqu’au collier d’un chien. Et depuis, chaque été, en août, on reparle de cet épisode de l’histoire moderne d’Israël.

En 2008, un musée a été ouvert à Jérusalem pour raconter l’histoire du Gush Katif. Tout d’abord l’implantation des Juifs, son développement économique et agricole et bien sûr, l’expulsion de ses habitants en  2005.

Le musée du Gush Katif est situé non loin du shouk Mahané Yehuda. A travers quelques salles l’histoire de cette région depuis les Hasmonéens jusqu’à son évacuation en 2005 est racontée à travers des photos, des films et des objets. En effet, il faut savoir que l’histoire de la présence juive dans le Gush Katif a connu tout au long des derniers siècles des hauts et des bas avec différentes implantations et évacuations de gré ou de force.

Mais ce qui frappe vraiment c’est la détermination et l’amour de la terre des derniers occupants juifs. De quelques caravanes installées au milieu du désert, de véritables villes ont poussé avec des infrastructures, des industries, des exploitations agricoles. Grâce à de nombreux témoignages, écrits ou filmés, on comprend mieux comment le Gush Katif est devenu en seulement quelques années un des principaux greniers agricoles du pays. La relation entre ses habitants et la terre devait être bien spéciale pour qu’après son évacuation, la région redevienne un désert où plus rien ne pousse.

Ariel Sharon, alors premier ministre, signe l’ordre d’évacuation du Gush Katif pour l’été 2005. Le facsimilé de sa déclaration est d’ailleurs reproduit dans le musée.

On revoit aussi les images vues sur toutes les télévisions du monde durant l’été 2005. Celles de l’armée israélienne venant déloger des familles de leur maison et des synagogues des différentes villes. Quel sentiment étrange de revoir des soldats pleurant autant que ceux qu’ils doivent chasser.  Certaines photos valent bien plus qu’un long discours, comme celle de ce petit garçon venu offrir des gâteaux à ceux qui vont l’expulser de sa maison.

Le musée recèle aussi d’autres objets qui permettent de se souvenir du Gush Katif, de ce qu’était la vie là-bas. Parmi eux, un des plus symboliques est la menorah de Netsarim que les manifestants ont apportée jusqu’au Kotel lors de leur expulsion.  On trouve aussi une clé précieusement gardée dans un cadre. C’est celle de la synagogue tunisienne de de Neve Dekalim. Autres objets, des panneaux de signalisation récupérés sur les routes et à l’entrée des yshuvim.

Parmi les films, celui sur Yedidya, un jeune enfant du Gush Katif qui faisait la collection des restes de balles et grenades qu’il trouvait dans son moshav. Mais un jour il doit emballer ses trésors dans un petit sac et partir pour ailleurs. Un autre montre ce qu’est devenu le Gush Katif quelques années après son évacuation. Il est bien triste de constater que toutes les synagogues ont été détruites et que cette terre qui était à une époque pas si lointaine si fertile et redevenue un désert. 

 

Dernièrement un second étage a été ouvert au musée. Il est consacré aux artistes du Gush Katif et présente des photos de l’évacuation et des tableaux peints par des anciens habitants de la région. 

Enfin il y a aussi plusieurs maquettes réalisées par l’artiste Daniel Avital qui représentent des scènes de la Bible, comme ici le passage de la Mer Morte.

Le musée du Gush Katif ne se veut pas être un musée politique, même si évidemment on sent bien qu’il est là pour déplorer la perte d’un patrimoine et pour quoi? Il est là pour garder la mémoire de ses habitants et de sa vie. Pas étonnant alors de savoir qu’il a été construit par un ancien habitant du Gush Katif.

Petite vidéo de présentation en hébreu

Musée du Goush Katif
Shaare Tsedek 5, Jérusalem
tél : 02 625 54 56
site  http://www.gushkatifmuseum.com/

 

Des questions, des commentaires sur cet article?
Contactez-nous 

Contactez-Nous