5ème biennale de Jérusalem

5ème Biennale Internationale de Jérusalem

La 5ème Biennale Internationale de Jérusalem a lieu cette année du 11 novembre au 30 décembre 2021. Rami Ozeri, son directeur, explique avec soulagement qu’il est « passé entre les gouttes », entendez la pandémie, puisque la précédente édition de la biennale s’est achevée en décembre 2019, juste avant la crise et que celle de cette année, débute à un moment pour l’instant plutôt calme. Toutefois, et même si quelque 300 artistes participent à cet événement, le nombre d’artistes venant de l’étranger a fortement diminué. Il en vient tout de même d’Italie, de Turquie et pour la première fois des Emirats Unis.

La Biennale se déroule  principalement dans l’ancien hôpital Shaarei Tsedek au 161 de la rue Jaffa. Ce bâtiment construit il y a 120 ans a accueilli pendant quelques années la télévision israélienne. Il a été racheté par un groupe immobilier, qui en attendant de recevoir tous les permis pour son projet, a prêté les lieux à différents groupes / associations d’artistes qui s’y sont installés. A la fois galeries d’art et studios, l’ancien hôpital a trouvé une nouvelle activité de création – l’art a remplacé la nativité.

 

Le thème central de la Biennale 2021 est  » Arba Amot «  que l’on traduit par quatre coudées. C’est la manière dont on définit dans la halacha l’espace privé, qui correspond à 48,8 cm. Et quoi de plus actuel que de parlé d’espace privé alors que la plupart d’entre nous ont été confinés à un moment ou à un autre ces derniers mois. Il a donc été demandé aux artistes participants de se pencher sur ce concept d’espace privé et sur sa relation à leur art. Beaucoup d’artistes interrogés sur l’importance de l’espace privé, la maison, dans leur création ont répondu qu’un élément déclencheur de leur créativité a souvent été un tableau accroché au salon ou dans une autre pièce, ou le motif d’un carrelage ou d’un tapis. Ce sont d’ailleurs des éléments que l’on retrouve dans nombre d’oeuvres exposées. 

La Biennale propose 3 grands thèmes cette année :

* Take me home200 tableaux sont exposés sur les murs des couloirs de l’ancien Shaarei Tsedek. Sans nom d’auteur et sans titre. Chacun peut alors choisir celui qui lui plaît le plus et, à l’aide d’un scanner, scanner son barre-code avant de quitter le bâtiment. Il suffit ensuite de remplir une petite fiche avec ses coordonnées et si on le veut de rajouter un petit texte qui explique son choix. Un classement sera réalisé et certains participants auront la chance de se voir prêter pour quelques mois l’oeuvre choisie pour être exposée dans leur propre intérieur. C’est la première fois au monde, que des oeuvres d’art sont prêtées gratuitement par des artistes à des individus privés et non à des galeries ou des musées. Sachez que parmi les 200 oeuvres exposées, certaines sont en fait d’artistes reconnus sur le marché de l’art et d’autres d’artistes débutants. A vous de faire votre choix.

En plus, différentes expositions ont lieu également dans les locaux de l’ancien hôpital. On peut, entre autres, voir les studios de 2 résidents artistes : Chanan Mazal et Motta Brim ( le peintre qui a servi de modèle pour le personnage de Aquiva Shtissel dans la série du même nom). 

Ouverture de 9h à 16h du dimanche au jeudi.

Plus d’infos sur : take me home — The Jerusalem Biennale

* Venues – de nombreuses expositions d’oeuvres dans différents lieux à travers la ville : HaMiffal, Jerusalem Print Workshop, Mishkenot, le musée de la Tour de David, la galerie de plein air Blackbox à Davidka et la Gesher Guest House.

Pour une carte des différents lieux d’exposition : #Venues — The Jerusalem Biennale

* PHASEs – Private Home Art Space Event, comprenez des rencontres intimes avec des artistes dans leur studio, le tout étant filmé pour permettre au plus grand nombre de participer, même de loin.

Plus d’infos sur #PHASEs — The Jerusalem Biennale

J’ai eu la chance de faire une petite visite de certaines expositions de la Biennale avant son ouverture. Voici quelques photos de ce tour.

Yehudis Barmatz est une artiste qui aime jouer sur la présence des ombres. Elle réalise ses oeuvres avec les peluches sorties de la machine à laver le linge.

Yair Mechuyas est un photographe. Son projet était de choisir 10 familles de Jérusalem, venant de tous les milieux, et de les photographier dans une « boite » pour reproduire le confinement. Ses photos sont exposées dans la Black Box Gallery, en plein air à coté de l’arrêt de tram Davidka.

Motta Brim est l’un des 2 artistes résidents de la Biennale qui a son studio dans le bâtiment. Il est également le modèle qui a servi à la création du personnage de Aquiva Shtissel dans la série du même nom.

Chanan Mazal est l’autre artiste résident de la Biennale. Durant le confinement, il s’est retrouvé intérieurement et à peint pardessus d’anciennes toiles à lui, ne gardant que quelques éléments de ce qu’il avait déjà peint.

Sari Srulovitch est une des plus grandes artistes contemporaines de judaica  (objets religieux juifs). Son exposition a lieu dans l’ancienne synagogue de l’hôpital Shaarei Tzedek. 

Sam Griffin est un artiste ole hadach venu de Grande Bretagne. Après avoir travaillé dans le marketing, il est revenu à la peinture. Il exprime dans ses tableaux sa quête de ses origines, il ne sait presque rien de son arrière grand-père, et a également fait un travail sur lui même. Il expose à Beit Alliance. 

Yaffa Bernat se cherche dans son propre espace et le remplit donc de petits auto-collants de coccinelles. Elle peint également des scènes de sa vie familiale et personnelle ( mariage, baby-sitting etc…). Elle expose à Beit Alliance.

texte et photos : Valérie Cudkowicz – novembre 2021

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