Il n’est plus nécessaire de présenter Yad Vashem, ce magnifique musée qui garde la mémoire de la Shoah. Mais on peut dire que cette institution, qui date de 1953, a décidé, ces dernières années, de se renouveler. Après un remodelage complet de sa présentation, des ajouts ont été faits, comme les salles consacrées aux artistes de la Shoah et à leurs oeuvres, ou l’émouvant Livre des Noms, qui comporte les noms des plus de 6 millions de morts, parce que Juifs.

Mais cela ne s’arrête pas là, puisque Yad Vashem a inauguré lors des derniers mois, deux nouvelles « attractions » : un Son et Lumière et un théâtre. Je n’ai pas encore eu le temps d’aller voir une des pièces jouées – mais cela est prévu pour la semaine prochaine – alors je vais vous parler du Son et Lumière.

Le Son et Lumière se déroule à la tombée de la nuit dans la Vallée des Communautés. C’est une très bonne occasion d’aller voir cette partie moins connue du musée. La Vallée des Communautés comporte 107 murs creusés directement dans le sol de pierre et sur lesquels sont recensés les noms de 5000 communautés juives existantes avant la Shoah, dont la plupart ont été détruites.

Une estrade a été installée entre ces murs pour accueillir du public et voir le Son et Lumière. Sur plusieurs de ces murs est projeté un film qui retrace la vie des Juifs depuis la destruction du Second Temple et l’exil, jusqu’à la veille de la Shoah. On y découvre comment les Juifs se sont fait une place dans la société avant 1939, et cela dans différents pays. La vie des Juifs en Europe et en Afrique du Nord avant la Shoah est retracée par le biais de témoignages. Pour la France, on suit une famille juive de Belfort. Puis le film s’arrête très brusquement. On pense d’abord à un problème technique. Mais non. Cela veut juste montrer que la vie de toutes ces communautés, souvent parfaitement intégrées dans leur pays, s’est brusquement interrompue avec la montée du nazisme.