Yerushalayim shel zaav

"Yerushalayim shel zaav", "Jérusalem d'or", révisez vos classiques

A l’occasion de Yom Yerushalayim, qui tombe cette année lundi 10 mai 2021, je vous propose de réviser une des chansons qui symbolisent le mieux Jérusalem : Yerushalayim shel zaav, Jérusalem d’or de Naomi Shemer. Ecrite pour le festival annuel israélien de chansons en 1967, cette chanson est devenue le 2ème  » hymne » israélien.

C’est Teddy Kolek, le maire de Jérusalem, qui demande à 5 chanteurs professionnels d’interpréter chacun une chanson sur Jérusalem à la fin de la compétition, pendant le comptage des votes. Mais seule Naomi Shemer accepte le défi. En effet, à l’époque, très peu si ce n’est aucune chanson moderne ne parlait de Jérusalem. Elle raconte dans une interview la difficulté que ce fut pour elle d’écrire sur Jérusalem, une ville très « personnelle » pour elle. Une fois les paroles et la musique écrite, elle cherche un interprète pour la chanter lors du festival. Sa fille lui parle d’une soldate à la voix d’or. Elle l’écoute, la rencontre …et ce sera donc  Shuli Nathan qui l’interprêtera juste accompagnée d’une guitare. A la fin du festival, le public se lève et réclame à nouveau la chanson dont toute la foule reprend le refrain….. Trois semaines plus tard la Guerre des Six Jours est déclarée…. et Jérusalem libérée. Naomi Shemer rajoutera alors à sa chanson une strophe sur la réunification de Jérusalem.

Vous ne le savez peut-être pas mais Naomi Shemer a vécu quelques années en France à Paris. Elle a traduit de nombreuses chansons françaises en hébreu et notamment celles de Jacques Brel. Naomi Shemer est décédée en 2004. Elle laisse un répertoire très varié de chansons dont de très nombreux tubes.

Yerushalayim shel Zaav
L’air des montagnes est limpide comme le vin, ’Avir harim tsalul ka-yayin, 
,אֲוִיר הָרִים צָלוּל כַּיַּיִן
Et l’odeur des pins Ve-yah ’oranim 
וְרֵיחַ אֳרָנִים
Est portée par le vent du soir Nisa be-ruah ha-‘arbayim 
נִשָּׂא בְּרוּחַ הָעַרְבַּיִם,
Avec le son des cloches. ‘Im qol pa‘amonim. 
עִם קוֹל פַּעֲמוֹנִים.
Et dans la torpeur de l’arbre et de la pierre, U-ve-tardémat ’ilan va-’èven, 
וּבְתַרְדֵּמַת אִילָן וָאֶבֶן,
Prisonnière de son rêve, Shevuya be-halomah, 
שְׁבוּיָה בְּחֲלוֹמָהּ,
la cité solitaire demeure, Ha-‘ir ’asher badad yoshèvèt 
הָעִיר אֲשֶׁר בָּדָד יוֹשֶׁבֶת,
Une muraille en son cœur. U-ve-libah homa. 
וּבְלִבָּהּ חוֹמָה.
 
Jérusalem d’or, Yerushalayim shèl zahav, 
יְרוּשָׁלַיִם שֶׁל זָהָב,
De cuivre et de lumière, Ve-shèl nehoshèt ve-shèl ’or, 
וְשֶׁל נְחֹשֶׁת וְשֶׁל אוֹר,
De tous tes chants Ha-lo le-khol shirayikh 
הֲלֹא לְכָל שִׁירַיִךְ
Ne suis-je pas la lyre* ? ’Ani kinor? 
אֲנִי כִּנּוֹר?
 
Comment ont pu s’assécher les puits ? ’Éykha yavshu borot ha-mayim? 
אֵיכָה יָבְשׁוּ בּוֹרוֹת הַמַּיִם?
La place du marché est déserte, Kikar ha-shuq réqa, 
כִּכָּר הַשּׁוּק רֵיקָה,
Et l’on ne visite plus le Mont du Temple Ve-’éyn pokèd ’èt Har ha-Bayit 
וְאֵין פּוֹקֵד אֶת הַר הַבַּיִת
Dans la Vieille Ville. Ba-‘ir ha-‘atiqa. 
בָּעִיר הָעַתִּיקָה.
Et dans les grottes des rochers U-va-me‘arot ’asher ba-sèla‘ 
וּבַמְּעָרוֹת אֲשֶׁר בַּסֶּלַע
Gémissent les vents, Meyalelot ruhot, 
מְיַלְּלוֹת רוּחוֹת,
Et l’on ne descend plus vers la Mer Morte Ve-’éyn yoréd ’èl Yam ha-lah 
וְאֵין יוֹרֵד אֶל יָם הַמֶּלַח
Par la route de Jéricho. Be-dèrèkh Yeriho. 
בְּדֶרֶךְ יְרִיחוֹ.
 
Nous sommes revenus aux puits, Hazarnu ’èl borot ha-mayim, 
חָזַרְנוּ אֶל בּוֹרוֹת הַמַּיִם,
Au marché et sur la place. La-shuq ve-la-kikar. 
לַשּׁוּק וְלַכִּכָּר.
Le chofar appelle sur le Mont du Temple Shofar koré be-Har ha-Bayit 
שׁוֹפָר קוֹרֵא בְּהַר הַבַּיִת
Dans la Vieille Ville. Ba-‘ir ha-‘atiqa. 
בָּעִיר הָעַתִּיקָה.
Et dans les grottes des rochers, U-va-me‘arot ’ashèr ba-sèla‘, 
וּבַמְּעָרוֹת אֲשֶׁר בַּסֶּלַע,,
Mille soleils resplendissent. ’Alfé shmashot zorhot, 
אַלְפֵי שְׁמָשׁוֹת זוֹרְחוֹת.
À nouveau nous descendrons vers la Mer Morte Nashuv néréd le-Yam ha-lah 
נָשׁוּב נֵרֵד אֶל יָם הַמֶּלַח
Par la route de Jéricho. Be-rèkh Yeriho. 
בְּדֶרֶךְ יְרִיחוֹ.
 
Mais alors qu’aujourd’hui je viens chanter pour toi ’Akh be-vo’i ha-yom la-shir lakh 
אַךְ בְּבוֹאִי הַיּוֹם לָשִׁיר לָךְ
Et te tresser des couronnes, Ve-lakh li-qshor ktarim, 
וְלָךְ לִקְשֹׁר כְּתָרִים,
Je suis moins que le plus jeune de tes enfants Qatonti mi-tse‘ir banayikh 
קָטֹנְתִּי מִצְּעִיר בָּנַיִךְ
Ou que le dernier de tes poètes. U- me-’aharon ha-meshorerim. 
וּמֵאַחֲרוֹן הַמְּשׁוֹרְרִים.
Car ton nom brûle les lèvres Ki shmékh tsorév ’èt ha-sefatayim 
כִּי שְׁמֵךְ צוֹרֵב אֶת הַשְּׂפָתַיִם
Comme le baiser d’un ange de feu Ki-neshiqat saraf, 
כִּנְשִׁיקַת שָׂרָף
Si je t’oublie, Jérusalem, ’Im ’eshkahékh Yerushalayim, 
אִם אֶשְׁכָּחֵךְ יְרוּשָׁלַיִם,
Qui es toute d’or ! ’Asher kulah zahav! 
אֲשֶׁר כֻּלָּהּ זָהָב!
 

Voici deux interprétations de la chanson

Par Naomi Shemer en hébreu


Par les Compagnons de la chanson en français et hébreu

Pour la petite histoire, le leader des Compagnons de la chanson, que les moins de 50 ans ne connaissent sans doute pas, était Jean-Louis Jaubert. Il avait été le compagnon d’Edith Piaf ce qui avait permis de lancer la carrière du groupe. Mais de son vrai nom, il s’appelait Louis Lazare Jacob, né à Mulhouse en 1920, cousin germain de mon grand-père René Weil de Brumath, auquel il ressemblait comme un frère.

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Enfin si vous voulez l’interpréter vous-même, voici la partition

Yerushalayim shel zaav partition

Valérie Cudkowicz

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