Le projet Lonka : les visages de la revanche
A l’occasion de Yom Hashoah, la mairie de Jérusalem a inauguré sur son campus – principalement sur l’esplanade devant le bâtiment principal – une exposition de photos, intitulée le projet Lonka.
Le projet Lonka tire son nom du docteur Eleonora « Lunka » Nass, née en Pologne en 1926. Elle survit à 5 camps d’extermination nazis dont Auschwitz et Bergen Belsen, avant de faire son alyah en Israël où elle décède en 2018. Elle est un symbole de la force de vivre des survivants de l’horreur. En 2019, plus de deux cents photographes professionnels dans une trentaine de pays sont allés photographier des survivants de la Shoah. Ces derniers ont accepté d’ouvrir leur maison et leurs souvenirs pour raconter leur histoire et ce qu’ils avaient fait après la Shoah.
Certains de ces portraits sont exposés pour quelques semaines encore à la mairie de Jérusalem, sur le parvis principal du campus municipal. Chaque portrait est accompagné d’un petit texte – en hébreu, arabe et anglais – qui résume la personne photographiée.
Je vous conseille de prendre quelques instants pour passer ces visages en revue et lire ces textes. C’est une grande lesson de vie et de courage.
Voici quelques photos exposées à Jérusalem :
Solomon Konfina est né à Athènes en 1936. Son père et sa soeur sont allés à la synagogue en mars 1944 pour être mis sur les listes pour recevoir des bons alimentaires. Ils y ont été arrêtés par les SS et ne sont jamais revenus. Après la guerre Solomon et son frère sont partis aux Etats-Unis.
Photographe BA Van Sise
Ben Stern est né en 1921 en Pologne. Après avoir survécu dans le ghetto de Varsovie, il est déporté en 1942 vers Maydenek puis Auschwitz. Il survit à 2 marches de la mort dont celle de Buchenwald – 7000 jeunes y participent … seuls 156 y survivent. Il n’a jamais perdu espoir de retrouver sa famille. En 1988, il visite le camp de Treblinka et laisse un mot dans le registre des visiteurs » Je cherche ma maman. »
Simon Gronowski né à Bruxelles en 1931. En 1943, Simon est arrêté avec sa soeur de 18 ans – qui sera déportée à Auschwitz – et sa mère. Lui et cette dernière prennent place dans le convoi 20 qui sera attaqué par la résistance belge. Simon est poussé en dehors du train par sa mère. Un policier le recueillera et le renverra chez son père à Bruxelles. Il apprendra le piano en mémoire de sa soeur qui était pianiste. Durant le covid, il joue du jazz à sa fenêtre pour ses voisins. Il a raconté son histoire dans un livre intitulé » L’enfant du 20ème convoi ».
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