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Martef Hashoah, un autre musée de la Shoah à découvrir

Quand on parle de la Shoah et de musée, on pense tout de suite à Yad Vashem. Mais en Israël, il existe d’autres lieux qui évoquent cette tragédie.

Et à Jérusalem, juste en dehors des murailles de la vieille ville, à coté de la Porte de Zion et en face de la tombe de David, il y a un musée, presque inconnu, mais qu’il est essentiel d’aller visiter. Il s’agit du Holocaust Chamber Museum, ou en hébreu Hamartef Hashoa.

C’est tout de suite après la Shoah, avant même que l’état d’Israël ne soit déclaré, que les survivants, venant principalement de l’Europe de l’Est, ont fait des démarches auprès de autorités religieuses et ” civiles ” pour avoir un endroit où faire le kadish, où se recueillir à la mémoire de leurs familles et amis disparus qui n’avaient pas de tombes.

C’est ainsi qu’est né ce lieu qui se voulait au départ comme lev” cimetière”  de toutes les communautés disparues pendant a Shoah. Chacune d’elle, ou presque, est représentée par une pierre tombale, écrite en hébreu, en yiddish ou dans sa propre langue. Ces centaines de plaques couvrent les murs et  la cours arrière de cette espèce de grotte située sous la Diaspora Yeshiva .

En 1949, une délégation est partie en Pologne et en a rapporté dans des urnes, des cendres provenant des crématoriums du camp d’extermination de Mathausen et des camps satellites qui l’entouraient. Ces cendres ont été installées sous une tombe au centre d’une des pièces. Tout autour y sont inscrits les noms des principaux camps de concentration.

Avec le temps, cet endroit est aussi devenu un musée de la Shoah. Dans des vitrines sont réunis des objets rapportés par des survivants et preuves à la fois de la cruautés des Nazis, de leur haine pour les juifs et la torah mais aussi de la foi de ceux qui ont essayé, comme ils le pouvaient, de rester des hommes et des juifs. C’est ainsi que l’on voit: des sefers torah partiellement brûlés ou tachés de sang et qui sont ici comme dans une gniza, des savons fait avec des restes humains, des objets usuels découpés dans des rouleaux de Torah afin de la désacraliser mais aussi des tephilines miniatures ou des textes de prières recopiées par coeur dans les camps.


Dans un coin, un vitrine expose une chemise. De loin on n’y voit rien de spécial, mais en s’approchant on constate qu’elle est faite avec des morceaux découpés dans un ou plusieurs sefer torah ( rouleau de torah). ^Voici l’histoire que m’a racontée le responsable du musée à propos de cette chemise. 
Un officier nazi demanda à un tailleur juif de lui fabriquer une chemise avec des rouleaux de torah, pour parader et bien montrer que celle là ne valait rien. Le tailleur refusa d’abord puis accepta pour ne pas être tué. Il fabriqua alors la chemise mais pour cela, il ne découpa que des morceaux de torah sur lesquels étaient listées des “klaloth” des malédictions !
Pour être honnête et n’étant pas moi même une spécialiste de la lecture de la torah, il semblerait que le tailleur aurait déroulé simplement un rouleau et découpé des morceaux sans en choisir les textes. Mais j’avoue que j’aime bien l’histoire racontée par le gardien des lieux…même si elle n’est pas vraie….

 

Il n’y a aucune technologie dans ce musée, pas de vidéos, pas de présentations interactives….à dire vrai les toiles d’araignées descendent un peu partout des plafonds et des murs. Mais le but de ce musée est de montrer que Israël est née aussi sur les cendres de la Shoah. N’hésitez pas à engager la conversation avec le gardien des lieux, Aharon Seiden, fils d’un survivant, et qui vous racontera les histoires extraordinaires cachées derrière chaque objet.

Holocaust Chamber Museum
adresse : Ma’ale Shazkh Street
tél : 02 67 15 105
heures d’ouverture : du dimanche au jeudi de 10h à 15h30 ( mieux vaut appeler avant de venir)

entrée : 10 NIS ( ce n’est pas un musée subventionné, il vit des dons et des entrées)

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